Au bout des doigts, 2022

1. « la voix des Karaw », Les techniciens du sacré, Anthologie de Jérôme Rothenberg, 2007, page 224.

A la manière des conteurs des Premières Nations qui illustrent des histoires orales à l'aide de ficelles, je mets en scène, par le biais du dessin, des ensembles de figures sous forme d'atlas qui assemblées redessinent des paysages et nous amènent à repenser notre rapport au vivant.

Par-delà les océans, dans des sociétés dîtes de tradition orale, les jeux de ficelles ont de tout temps étaient utilisés comme langage imagé pour aborder le monde du vivant.

En travaillant sur le terrain ces 10 dernières années, lors de mes prises de vues photographiques au Canada, en Nouvelle-Zélande ou encore en Islande, j’ai pris connaissance de nombreux rites et traditions. En partageant des moments privilégiés avec les habitants de ces différentes régions, j’ai constitué des carnets de notes qui témoignent d’activités collectives qui abordent l’idée de transmission et de représentation du paysage.

Le projet « Au bout des doigts » aborde cette succession de gestes simples élaborés à l’aide de ficelles qui se croisent, se nouent entre les mains, les pieds voire la bouche. Ces figures, réappropriées par chacun, évoquent un langage universel, des messages qui cherchent à aller au-delà du visible en questionnant le devenir des liens qui se tissent entre les espèces animales, végétales et minérales.

Par cette étude graphique et textuel, je créée des ensembles de figures. Ces inventaires forment un atlas où se re-dessinent des paysages qui nous amènent à repenser nos manières d’être au monde.

Réalisation d'une série de 40 dessins au graphite sur papier canson, format 30x40 cm.

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