La dérive des pôles, 2018

Avec le soutien de la DRAC Grand Est et la Région Grand Est

« La dérive des pôles » est un projet de recherche qui questionne l’incidence des champs magnétiques dans la transformation des paysages terrestres, ainsi que dans les relations que l’homme entretient avec le vivant, la terre et le cosmos.

Ce projet s’inspire des premiers relevés dessinés des champs magnétiques terrestres réalisés en 1650 par les marins pour la navigation. Ces découvertes fondées sur des courbes « invisibles » ont contribué aux techniques d’orientations et de cartographies. L’étude des variations périodiques de ces champs magnétiques nous renseignent sur l’histoire de la planète et de certains phénomènes terrestres.1

Les recherches du naturaliste et scientifique Alexander Von Humboldt (1769-1859) ont démontré les liens entre ces champs magnétiques terrestres et le développement de la vie sur Terre. Les événements météorologiques de l’espace, comme les vents solaires et les astéroïdes, perturbent régulièrement l’efficacité protectrice des champs magnétiques terrestres et influence les systèmes technologiques terrestres, le climat, les perturbations des déplacements de nombreux animaux migrateurs. Des études récentes montrent le caractère cyclique de l’inversion des pôles en lisant dans les coulées de laves qui gardent en mémoire l’orientation magnétiques.

Lire dans les roches. Observer leurs lignes, contours, chocs et fusions pour rendre visible l’invisible. 2

La première phase du projet, initié en 2018, consiste en un cycle d’expéditions sur différents cratères météoritiques à travers le monde, afin de relever les traces susceptibles de rendre compte de ces phénomènes magnétiques.

Loin des vues de l’espace, des quadrillages cartographiés ou des légendes, ces immersions sensibles sur le terrain permettent de rendre compte des profondes transformations des paysages impactés. La géologie de ces territoires a été source de nombreux aménagements économiques humains, tels que les mines de cuivre ou de fer, les barrages hydro-électriques ou encore l’exploitation intensives de bois.

Chacune de ces missions a donné lieu à un ensemble de productions : un atlas de formes documentaires (cartographies, prises de notes, témoignages, légendes, minéraux, végétaux), des travaux photographiques et des expérimentations graphiques, traduisant de manière plastique, sensible et technique les traces de ces phénomènes magnétiques au niveau géologique, culturel et social.

1. « Cosmos », Alexander Von Humboldt, 1845, page 69.
2. « L’aimant », Luis César Nunes, 2008, page 28.

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